
Bruno Desroche
Une cheville cassée, une vocation révélée
Bruno Desroche voit le jour en 1979, au sein d’une fratrie de neuf enfants. Dès son enfance en Haute-Savoie, il développe un goût prononcé pour le dessin. À 15 ans, un accident de vélo l’immobilise tout un été. Cette glissade devient un « tournant » : un stage de dessin censé l’occuper lui révèle sa vocation. Un peintre de passage remarque son talent et l’encourage. Dès lors, il sait qu’il sera artiste.
Après le bac passé après 7 ans d’internat aux Chartreux, Bruno intègre l’école Émile Cohl à Lyon en 1997, attiré par son approche académique du dessin. Des profs qui seront pour lui des maîtres lui transmettent au cours de ces 4 années une vision exigeante de la représentation du réel. Après son diplôme et six années de peinture, il est rappelé par le directeur en 2007 pour former lui-même comme enseignant des générations d’artistes - plus de 2300 en 11 ans - tout en poursuivant sa propre recherche picturale. Les centaines de dessins et peintures (nature mortes, moulages en plâtre…) qu’il corrige chaque semaine affinent encore son œil de peintre et son exigence artistique, plaçant l’observation du réel au cœur de son travail.

Bruno expose au début des années 2000 dans plusieurs galeries lyonnaises et part en résidence de 6 mois d’hiver sur l’île de Groix, où il peint ce qu’il a vécu : l’isolement, les amitiés rares et la grandeur des paysages. Mais un appel intérieur le pousse à aller plus loin : il ne veut pas seulement peindre la beauté du monde, il voudrait donner à voir l’Invisible. C’est ainsi qu’il s’engage peu à peu dans l’art sacré, cherchant à ancrer la foi chrétienne dans notre époque à travers une peinture figurative et saisissante.
Croyant que le Christ parle encore aujourd’hui, Bruno choisit de représenter ses contemporains aux côtés de Jésus. Il fait poser amis, paroissiens et élèves dans des scènes évangéliques, recréant en peinture l’intensité du sacré dans notre monde moderne. C’est ainsi qu’il réalise le Chemin de Croix de l’église Saint-Nizier à Lyon (2017-2019), son premier grand projet d’art sacré qui marque un tournant dans son parcours. S’ensuivent des commandes d’ampleur, comme le Retable de la Trinité (2019-2022), le Christ devant les Docteurs (2022), la Fresque de la Pentecôte (2023-2024), etc…

Bruno Desroche explore avec patience et minutie les techniques des maîtres anciens : supports en bois préparés à la colle de peau, peinture à l’huile en glacis, véritable fresque renaissance sur enduit à la chaux. Mais son propos est résolument actuel : il plonge l’Évangile dans le XXIe siècle, créant des ponts entre passé et présent. Sneakers et téléphones portables côtoient des compositions classiques, témoignant d’un Christ toujours vivant, toujours incarné
Bruno Desroche met son talent au service d’un désir profond : faire du tableau une porte d’entrée vers la foi, une rencontre intime avec le Christ. Ses œuvres ne se contentent pas d’illustrer : elles questionnent, interpellent et touchent. À travers elles, il poursuit une mission séculaire, celle de transmettre par l’image ce que les mots ne suffisent parfois pas à dire.